Parcours Bio
Avec 50 vaches laitières, au cœur des Bauges, Laurent Pavy et ses parents ont fait le choix de la conversion bio en 2018.
Au GAEC la Marmotte en Bauges, à partir de ce mois de janvier 2020, le lait est certifié bio avec un objectif à court terme de 100% de transformation à la ferme en Tome des Bauges fermière et autres fromages bio.
La conversion bio répond au projet de Laurent : aborder différemment la conduite du troupeau, le bien-être animal, les soins. Pour les prairies, il souhaite mieux raisonner les ressources, être autonome en fourrages. Et pour les approvisionnements, il entend bien faire partie d’une chaine de valeur locale. En bio, il faut « faire l’effort de travailler différemment » et c’est ce qui l’a motivé.
Il regrette d’ailleurs que les commerciaux, les vétérinaires, et les éleveurs soient trop peu formés pour les soins alternatifs sur le troupeau, pour des problèmes tels que le parasitisme, les préparations au vêlage et à la reproduction… Il faut pouvoir trier dans les recommandations et aussi mieux se former soi-même.
Comment s’est passée la conversion ?
« Produire bio coûte en général plus cher, il faut modifier ses pratiques, conquérir une nouvelle clientèle. On ne se lance pas au hasard. L’étude du projet de conversion réalisée par la Chambre d’agriculture a permis d’envisager plusieurs scénarios, et de savoir ce qu’allait coûter la conversion et mettre en face le juste prix du lait. Cette étude a rassuré sur les choix à faire. Le conseil a abouti à l’ajustement de la quantité de concentrés sans baisse de production. »
« Avec de gros investissements dans un bâtiment neuf, les résultats économiques doivent être au rendez-vous. Sans valorisation bio à la coopérative, notre Tome des Bauges fermière supporte entièrement les augmentations de prix. La conversion bio a permis de justifier cette augmentation, et les clients ont plutôt bien suivi, particuliers comme crémiers. Les magasins spécialisés bio sont demandeurs mais certains ne prennent pas de produits en conversion et c’est regrettable ».
Dans les projets, de nouveaux produits à pâte pressée cuite sont à l’essai et devraient trouver leur marché sans difficulté.
« La conversion est tout de même une période délicate où il faut sortir de la trésorerie sur des approvisionnements plus chers et dans le même temps les aides de la PAC ont eu un retard important. C’est un risque qu’on doit éviter ! »
L’étude du projet de conversion bio
L’étude réalisée par la Chambre d’agriculture est un outil efficace d’aide à la décision pour passer en bio. Un binôme de conseillers se rend sur l’exploitation pour recueillir les éléments sur le système et sa conduite, analyser le projet, définir un ou plusieurs scénarios de conversion qui vous conviennent. Ils sont détaillés et chiffrés : concordances ou divergences des pratiques avec le cahier des charges bio, impacts techniques et économiques, fonctionnement du système en bio, préconisations, conseils de commercialisation. L’ensemble est présenté et discuté lors d’une visite de rendu.
Si vous envisagez une conversion bio, n’hésitez pas à prendre contact pour anticiper votre projet d’étude.
Contact : Marie-Jo Dumas - Chambre d’agriculture Savoie Mont-Blanc mariejo.dumas@smb.chambagri.fr - Tel 06 50 19 14 99