Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Toutes les actualités > HVE 3 : valoriser vos pratiques et leur impact environnemental

HVE 3 : valoriser vos pratiques et leur impact environnemental

Accéder aux flux rss de notre siteImprimer la page

Christophe Germain, responsable technique du Domaine viticole Perrier en Savoie, détaille la mise en œuvre de la démarche Haute Valeur Environnementale accompagnée par la Chambre d'agriculture.

Le Domaine PERRIER s’est lancé à l’automne 2018 dans la démarche de certification Haute Valeur Environnementale.

« C’était une suite logique à l’engagement que nous avons pris en 2017 dans le cadre de l’Opération Pilote Métropole Savoie » nous précise Christophe GERMAIN, responsable technique du domaine de 60ha. « Nous souhaitions situer l’exploitation par rapport aux pratiques que nous avions et à leur impact sur l’environnement. Il est important de répondre à une norme qui donne plus de transparence aux consommateurs et au grand public, et qui aide à répondre aux inquiétudes actuelles, notamment concernant celles de l’usage des produits phytosanitaires. »

Des indicateurs précis

En effet la certification est basée sur des résultats donnés par des indicateurs calculés. 4 thématiques sont suivies sur l’ensemble de l’exploitation : la biodiversité, la gestion de l’eau, les pratiques de fertilisation et les pratiques phytosanitaires. L’exploitation a fait le choix de se former avec la Chambre d’Agriculture avant l’audit réalisé par un organisme certificateur reconnu.
« La formation a été un point de départ et nous a permis de faire le point sur nos écarts avec ce que nous demande le niveau 3. Heureusement nous avions déjà beaucoup d’éléments en place : la traçabilité via l’outil mesp@rcelles, la gestion des effluents phytosanitaires, le calcul de l’Indicateur de Fréquence de Traitement. La Chambre d’Agriculture nous avait déjà accompagnés sur l’Opération Pilote et le développement des bonnes pratiques, il était donc logique de poursuivre avec ses conseillers. En plus l’accompagnement nous permet de nous responsabiliser, d’être plus autonomes et plus investis dans la démarche. Il faut s’investir un minimum de temps mais ce n’est pas insurmontable ».

Gagner du temps

Johanna Mamasian-Roy, conseillère en viticulture et environnement à la Chambre d’Agriculture, accompagne les exploitations viticoles à la certification HVE3. Elle précise : « Le travail sur la compilation des données peut être un peu long si le viticulteur n’a pas l’habitude de référencer ses pratiques. Mais ce n’est pas compliqué pour autant. J’accompagne l’exploitation pour trouver la façon optimale d’obtenir les informations nécessaires à l’audit. Ce travail est utile car l’auditeur externe demandera exactement les mêmes informations. Finalement l’exploitation gagne du temps et s’assure d’avoir les bons documents. »

Un audit blanc et une mesure des progrès

La Chambre d’agriculture propose un accompagnement en 3 étapes. La première étape est de définir la certification Haute Valeur Environnementale afin d’être en accord avec les attentes du viticulteur.
Puis une phase de compilation et de vérifications des informations doit-être réalisée sur le calendrier de traitement, les surfaces d’intérêt agro-écologiques, les outils de réduction des pollutions phytosanitaires ou de réduction de doses, le contrôle à jour des pulvérisateurs de l’exploitation... Ce travail se fait en amont par le viticulteur et avec l’aide du conseiller.
Ensuite un audit blanc est réalisé pour positionner l’exploitation. Il permet d’identifier les points à améliorer afin d’être le plus en accord avec la démarche environnementale. Les exploitations qui s’engagent souhaitent généralement connaitre les progrès qu’elles peuvent faire. Ceci même dans le cas où l’audit blanc leur prouve déjà qu’elles ont le niveau pour demander la certification.

Lever les doutes

C’est ce que Christophe Germain a d’ailleurs relevé : « Nous avions des doutes comme par exemple sur nos amendements pour lesquels nous pensions être au-dessus dans le cadre de la balance azotée qui doit être respectée pour gagner des points. Les indicateurs nous ont montré que non. Nous avons également beaucoup appris sur les surfaces à intérêt agro-écologiques sur notre exploitation. Ce n’est pas évident car il y a beaucoup de définitions. Le calcul nous a montré que la surface en tournières enherbées était suffisante pour obtenir des points. Il n’y a pas eu de grands bouleversements si ce n’est de l’anticipation dans certaines pratiques comme l’entretien des bordures en lisière de bois.»
Sur ce point Johanna Mamasian-Roy leur a préconisé des périodes d’entretien afin de préserver au mieux les habitats naturels de la faune et la flore présentes sur l’exploitation.

Une évolution pas une révolution

Selon Christophe Germain « Le reste de nos pratiques ne change pas et nous n’avons pas fait de nouveaux investissements que ce soit en main d’œuvre ou en matériel. Toutefois il faut que l’exploitant ait déjà entamé une réflexion sur ses pratiques et mis en place quelques leviers surtout sur les pratiques phytosanitaires. Sinon cela peut faire beaucoup ».
Effectivement pour le domaine le changement a débuté en amont de cette certification grâce à leur engagement dans les Mesures AgroEcologiques et Climatiques en 2017. « Nous avions déjà calculé l’Indice de Fréquence de Traitement de l’exploitation et mis en place des stratégies de changement de pratiques : réduction de dose en fonction de la sensibilité des parcelles et du stade végétatif et changement de produits phytosanitaires pour des produits de biocontrôle lorsque les conditions le permettait. L’exploitation a également suivi des formations et des journées techniques sur des thèmes en lien avec l’utilisation raisonnée des produits phytosanitaires et des fertilisants. Les parties gestion de la fertilisation et gestion des pratiques phytosanitaires étaient donc déjà travaillées avec la Chambre d’Agriculture depuis 2017 » indique Johanna.

Vers l’audit dans une logique de progrès

Aujourd’hui le domaine est dans la phase d’attente de l’audit. Contacté il y 2 mois, l’organisme certificateur viendra auditer l’exploitation prochainement.
A l’avenir la démarche de progrès pour le domaine se situera au niveau du désherbage : « Nous essayons de travailler par étape et HVE conforte les choix. « Nous cumulons enherbement et/ou désherbage mécanique en inter-rang, là où c’est possible. Le désherbage chimique étant ciblé sous le rang. Nous devons progresser. L’objectif n’est pas d’aller vers le 0 herbicide mais de maintenir au moins de 50% de sol travaillé mécaniquement » conclut Christophe.

Contacts Chambre d’Agriculture Savoie Mont-Blanc  :

Sébastien Cortel - Chargé de mission Protection des Cultures et Phytosanitaires - tel : 06 50 19 14 70 - sebastien.cortel@smb.chambagri.fr

Johanna Mamasian-Roy, Conseillère Viticulture et Environnement  - tel : 07 61 40 51 88 - johanna.mamasian-roy@smb.chambagri.fr

 

Christophe GERMAIN du Domaine PERRIER