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GIEE du Genevois

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Du concret depuis 4 ans

En 2015, le GIEE - Groupement d’Intérêt Economique et Environnemental, porté par le Comité des Agriculteurs du Genevois, a été agréé par l’Etat pour le projet « Conserver une agriculture productive et respectueuse de l’environnement en territoire à forte pression foncière ».
Ce GIEE a permis de renforcer la dynamique collective et les échanges entre les exploitants du secteur pour mieux maitriser les charges, maintenir la valorisation des produits et diversifier les revenus tout en préservant les sols, l’eau et la biodiversité. Le projet avait 4 objectifs :
•    Valoriser les déchets et résidus de taille de haies notamment à travers une filière bois-énergie
•    Améliorer et pérenniser l’autonomie fourragère et alimentaire des exploitations agricoles
•    Améliorer ses performances tout en conservant la qualité agronomique des sols à travers des pratiques novatrices
•    Protéger les sols et cours d’eau par la mise en place d’aires collectives de lavage des pulvérisateurs

Différentes actions concrètes ont été mises en place depuis 4 ans : visite d’une expérience développée par un agriculteur sur le bois-plaquette, visite d’une plateforme de compostage, visites, échanges et expérimentation de parcelles de méteils… Même si ces actions n’ont pas pu aller plus loin pour le moment (partenariat avec la collectivité qui est en stand-by pour la valorisation des résidus de taille de haies, difficultés de main d’œuvre pour mettre en place une filière bois-plaquette locale,…). D’autres actions ont permis aux participants du GIEE d’avancer collectivement sur leur système d’exploitation.


Partir du technico-économique pour repenser les systèmes
Une réflexion technico-économique a été conduite en 2017. A partir d’un diagnostic individuel réalisé par Guillaume Glémot, conseiller agro-fourrage à la Chambre d’agriculture, deux journées ont permis aux participants d’analyser chaque poste de charges et de produits, de se comparer, d’échanger, d’identifier des leviers d’actions individuels et collectifs. Cette réflexion a conduit à un constat : les systèmes ne sont plus en cohérence avec leurs objectifs en termes de main d’œuvre, de revenu, d’autonomie alimentaire… Les membres du Comité des Agriculteurs du Genevois ont donc souhaité aller plus loin en proposant une réflexion pour « repenser » les systèmes, en travaillant en collectif des scénarios d’évolution et en les concrétisant grâce aux regards croisés de leurs pairs.


De la stratégie d’entreprise pour de nouveaux scénarios
Un prix des produits qui stagne, voire qui diminue et dont l’avenir est incertain, notamment le lait en zone franche, des aléas climatiques que les agriculteurs subissent de plein fouet qui vont s’accentuer dans les années à venir, des opportunités de diversification qui se présentent : méthanisation, légumes plein champ, vente directe avec un bassin de consommation important… Ces différents constats ont poussé 7 exploitations du secteur à participer cet hiver à une réflexion collective « stratégie d’entreprise ». Accompagnés par Stéphanie Figuet, Conseillère d’entreprise de la Chambre d’Agriculture et Nathalie Sabatte, Conseillère Système Lait et Fourrage, les agriculteurs ont défini des scénarios d’évolution de leur exploitation en identifiant les impacts et les clés de réussite, et en évaluant la faisabilité technique et économique. Un plan d’action individuel a été mis en place en fin des deux journées collectives. L’échange en groupe est intéressant dans cette démarche afin de bénéficier de l’expérience de l’autre, de rechercher des solutions collectives à des problèmes individuels qui peuvent être partagés et d’avoir un regard extérieur de ses pairs sur sa situation.
Une suite est prévue cet automne afin de faire le point sur la mise en place des plans d’actions et faire un zoom sur différentes thématiques communes (exemple : fertilisation, organisation du travail, alimentation des vaches laitières,…). La mise en place des plans d’actions impose parfois un changement radical dans les systèmes et un accompagnement sur la durée est nécessaire pour aider les agriculteurs à franchir le pas.


Des visites pâturage pour être plus performant
Suite à la réflexion « stratégie », les agriculteurs ont souhaité approfondir la thématique du pâturage, un des leviers d’évolution des systèmes pour plusieurs exploitations. Ce printemps, 3 visites d’exploitation ont été organisées par Guillaume Glémot. Sur chaque ferme, l’exploitant a présenté son système et ses pratiques de pâturage. Une analyse des mesures de hauteurs d’herbe était réalisée juste avant la visite pour discuter de l’état actuel des parcelles et des évolutions possibles. Les échanges ont permis aux participants d’avancer dans leurs réflexions et pouvoir modifier leurs pratiques : diminution de la complémentation en fourrages pour améliorer la gestion de l’herbe, diminution de la complémentation en concentrés pour valoriser le mieux possible la valeur de l’herbe au pâturage,  évolution des découpages des parcelles pour optimiser la gestion du pâturage, augmentation de la surface totale pâturée...
Le Comité des Agriculteurs du Genevois a bénéficié de financements de l’Etat dans le cadre du programme GIEE pour accompagner la mise en place de ces différentes actions.
 
Contact : Christelle Chesney, Chargée de territoire Arve-Genevois – Chambre d’agriculture Savoie Mont-Blanc – 06 74 78 98 50


Témoignage Marc Baudet, éleveur laitier à Neydens
Marc a participé aux deux réflexions « technico-économie » et « stratégie ». Il partage son expérience :
« J’ai souhaité participer à ces réflexions collectives pour échanger avec mes collègues car nous avons souvent les mêmes problématiques. Cela m’a permis d’avoir le regard de mes voisins sur mes choix et mon système. Je m’interroge beaucoup et avoir l’avis de mes pairs m’a conforté dans mes idées. On a souvent la tête dans le guidon, c’est important de prendre le temps de se poser et de réfléchir à l’avenir. La formation coût de production a permis de comparer entre nous les différents postes de charges et d’identifier certains leviers, même si on se rend compte que les charges ne sont pas incompressibles et que les marges de manœuvre sont limitées. Sur la réflexion stratégie, on a pu aller plus loin et définir des scénarios d’évolution qui changent radicalement nos systèmes. On en a étudié un en particulier : diminuer le troupeau de 14 vaches laitières, ce qui me permettrait de viser l’autonomie fourragère, d’avoir plus de confort pour les animaux dans le bâtiment et surtout d’être moins chargé en terme de travail. Sur le plan économique, ce  serait faisable. Maintenant, il faut arriver à franchir le pas ! »