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Formation en bio, la clé des projets réussis

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Rencontre chez Francis Aymonier

Sur son exploitation au Châtelard en Savoie, Francis Aymonier a accueilli les porteurs de projet participant à la formation « Vivre du maraichage bio sur petites surfaces ».
Aider les futurs installés à mieux appréhender la rentabilité économique et l’organisation du travail sur ces systèmes fait l’objet de formations proposées régulièrement par la Chambre d’agriculture Savoie Mont-Blanc.

 

Francis Aymonier, maraîcher, apiculteur et charpentier

Les projets d’installation sur petite surface sont de plus en plus nombreux et présentent souvent les mêmes caractéristiques : une opportunité foncière familiale, un changement de profession, l’aspiration à créer un système diversifié qui corresponde aux choix de vie, en bio, et l’envie de faire progresser la production à son rythme.


En 2016, au Châtelard, Francis Aymonier récupère une parcelle familiale de 9000 m2 à 800 m d’altitude, un terrain lourd et riche en cailloux mais proche des réseaux eau-électricité.  Il construit 200 m2 de serres, aménage 500 m2 de plein champ en buttes permanentes, des abris, stockages, et une yourte destinée à faire gite rural. Son activité de charpentier complète le revenu sur cette période.


Des choix clairs
Sans formation agricole, Francis reconnait volontiers que son projet est empirique et nécessairement progressif. Pour autant, il fait des choix clairs. Sur petite surface, ce sera la valorisation de l’agriculture biologique dès l’installation, une gamme restreinte pour une bonne qualité de légumes, l’achat des plants, pas de légumes d’hiver à 800 m d’altitude et la vente aux magasins spécialisés. Apiculteur amateur depuis plusieurs années, il augmente dans le même temps le nombre de ses colonies.

Formation en réseau et auto-construction
Francis s’est beaucoup appuyé sur les réseaux de producteurs pour se former : conseils avec le Groupement Technique des Producteurs de Légumes animé par la Chambre d'agriculture, formations avec ADABio, ADDEAR, avec des maraîchers tuteurs et l’Atelier paysan qui lui permet de fabriquer une grosse partie du matériel adapté à sa petite surface. Au niveau mécanisation, il tourne avec un tracteur de 70 CV pour tracter en terrain lourd les outils auto-construits. Un triangle d’attelage lui permet d’enclencher facilement la butteuse à planche, le cultibutte, la barre porte outils, la dérouleuse, faits maison eux aussi. Il conseille d’adapter ses choix variétaux et de mécanisation au type de terrain. Les rotations sont très serrées dans le temps, il n’y a jamais une planche de libre.  Il doit bien réfléchir à son plan de culture.

Des évolutions sur tous les fronts
En 5 ans, la situation a évolué à tous les niveaux. La surface passe à 6000 m2 de légumes en plein champ (pomme de terre, courge, betterave, fenouil, choux...) 900 m2 sous abris froids (tomates, haricots, fraises, concombres, aubergine, courgettes, salades. Côté main d’œuvre, Pauline sa conjointe rejoint l’activité avec un statut de collaboratrice. Il emploie un salarié à ¾ temps sur 6 mois. Les ruches passent à 150 et il crée une retenue d’eau de 130m3. Côté économique, 55% du chiffre d’affaire est fait sur différents magasins bio, 25% en dépôt vendeur sur un magasin associatif, 15% en vente directe, avec un marché de producteurs bio créé dans les Bauges, et 5% à d’autres commerces. L’activité charpente baisse en parallèle.

Création de l’Abeille verte
De cotisant solidaire en 2016, il passe chef d’exploitation en 2019. En ce mois de décembre 2021, il crée le GAEC l’Abeille verte avec sa conjointe Pauline pour un projet de développement des activités. Avec l’objectif d’équilibrer le chiffre d’affaires entre le maraichage et l’apiculture (250 ruches), développer le plein champ sur des parcelles isolées, construire sur la ferme un bâtiment regroupant miellerie, labo de transfo, chambre froide et stockages pour améliorer les conditions de travail et augmenter la saison de vente. L’accueil en hébergement léger permettra aussi de valoriser sur place les produits fermiers. Soit près de 400 000 € d’investissement sur 5 ans.
Progressif, raisonné, intégré dans l’économie locale et les réseaux de conseil, créateur d’emplois et de ressources… le petit projet est devenu grand !
Les expériences de terrain (stages, emplois saisonniers), la polyvalence et bien sûr la formation sont des facteurs de réussite que Francis et Pauline considèrent comme essentiels.

Contact : Marie-Jo Dumas, chargée de mission Agriculture biologique - Tel : 06 50 19 14 99.