Fermes résilientes

Les aléas climatiques de ces dernières années ont mis en évidence la nécessité pour l’agriculture des Savoie de s’adapter à ces évolutions. Ces adaptations nécessitent des réflexions et évolutions importantes au niveau des pratiques, des systèmes d’exploitation et des filières. Le projet « Fermes résilientes » vise à faire connaitre des adaptations déjà mises en place en partageant des retours d’expériences d’agriculteurs du territoire.

Ces adaptations sont décrites dans des fiches techniques développées. Chacune d’entre elle est également disponible en version plus synthétique. Ces fiches expliquent les adaptations, leurs origines et leur mise en place. Elles intègrent un retour d’expérience de l’agriculteur avec les avantages et les points de vigilance de chacune des adaptations. Certains témoignages seront également disponibles en vidéo.
Au total, ce sont 20 fermes qui partageront leurs réalités et leur stratégie résiliente. Certaines en élevage laitier, d’autres en arboriculture, maraichage et viticulture.  

Découvrons et partageons les adaptations réussies !

« Lorsque nous avons lancé le plan d’actions « adaptations au changement climatique », nous avions la conviction qu’il fallait avancer même si c’était encore flou. Aujourd’hui, l’enjeu est devenu clair pour tous les agriculteurs. Il faut relever les manches car les changements sont rapides et vont encore s’accélérer. Sur certains territoires les plus touchés, des agriculteurs ont déjà testé des avancées. Partageons-les, découvrons-en d’autres avec l’appui des conseillers de la Chambre d’agriculture. Trouver les meilleures adaptations, c’est technique mais c’est aussi une question d’état d’esprit. Remettre en cause ses pratiques n’est pas toujours facile. Et pour ça aussi, échanger et être accompagné est un gage de réussite. »

Isabelle PELLEGRINI, vice-présidente Chambre d’agriculture

Des systèmes et des pratiques résilientes en élevage bovin lait
En ce mois de décembre, nous vous invitons à retrouver les retours d’expériences de 5 fermes en élevage bovin lait.

Optimiser le système de pâturage

Une des exploitations témoigne sur l’optimisation de son pâturage. Sa réflexion concerne les difficultés à valoriser ses pâtures au printemps généralement pluvieux sur son territoire. Pour faire face à cette difficulté, l’exploitation a fait le choix d’aménager des chemins stabilisés pour sortir les vaches tôt au printemps ou tard dans les automnes pluvieux. Il est aussi question d’échanges parcellaires et d’aménagement de paddocks autour de l’exploitation. Les travaux entrepris pour stabiliser les chemins permettent aussi d’acheminer l’eau dans l’ensemble des paddocks. Ces aménagements prennent en compte l’implantation de haies le long de ces chemins avec différents bénéfices pour l’exploitation et le troupeau.

 
Continuer à pâturer dans un contexte de sécheresse

Une autre exploitation s’adapte pour continuer à pâturer dans un contexte de sécheresse. Il optimise son pâturage tournant et anticipe les sécheresses d’été en constituant un stock sur pied dès juin, pour être pâturé pendant l’été, malgré les sécheresses. En parallèle, il mène un travail autour du renouvellement des prairies et des rotations, avec pour objectif d’intégrer des espèces qui résistent au sec d’été, pour continuer à être autonome. Une expérimentation se mets également en place autour de nouvelles ressources fourragères innovantes, pour continuer à produire du fourrage vert sur l’été, en période de sécheresse. Ces ressources montrent des rendements intéressants, malgré un contexte de manque d’eau en été.
Une autre difficulté ressentie, durant l’été 2021, est liée au séchage du foin récolté en période humide. Face aux périodes de pluie et aux fenêtres de fenaisons courtes, certaines exploitations cherchent à optimiser leur système de séchage.

Miser sur fourrages et pâturage pour rester autonome

D’autres adaptations concernent l’autonomie fourragère : réintégrer des méteils fourragers aux rendements très intéressants, optimiser les rotations pour conserver un sol toujours couvert et mieux résister aux périodes de sécheresse. Il est aussi question de pâturage tournant pour optimiser la ressource fourragère disponible autour du bâtiment.
En périodes de canicule, la végétation et l’herbe souffrent, mais les animaux également. Pour réduire le stress thermique et le risque de perte de production laitière, l’exploitation investit dans des ventilateurs au niveau du bâtiment. De plus, pour éviter ces périodes de fortes températures, et être en cohérence avec la disponibilité de l’herbe, certaines exploitations font vêler à l’automne. Cette adaptation réduit la pression de pâturage et permets une forme de diversification, en veaux de lait par exemple.

Adapter la ressource en herbe au troupeau

La diversification pour être résilient face au changement climatique

La diversification est également un moyen d’adaptation par certaines combinaisons d’ateliers : élevage bovin laitier, viande, arboriculture, maraichage... Cette diversification permet de compenser le manque à gagner d’une autre production en cas de mauvaise année. Le choix de se diversifier contribue à sécuriser un revenu en cas d’aléas impactant un des ateliers.

Témoignage vidéo :Optimiser son système de pâturage

Contact Chambre d’agriculture Savoie Mont-Blanc : Mélissa Peltier - 06 50 19 15 17