1ère retenue collinaire à la Motte-Servolex

Le constat de la pénurie
Une étude des volumes pouvant être prélevés a d’abord démontré la fragilité de la ressource en eau sur le massif de l’Epine. Le sous-sol est très filtrant et les sources, comme les cours d’eau, sont insuffisants pour l’irrigation par pompage direct. L’assèchement estival de certains ruisseaux pose aussi des problèmes de fonctionnement biologique. En parallèle, les besoins en eau potable augmentent avec la croissance de population. Le réseau ne suffit plus pour l’irrigation. Ces problèmes sont renforcés par l’évolution du climat vers des sécheresses plus fréquentes.

Un projet autour de 3 retenues
Un Schéma Directeur de l’Irrigation a été élaboré afin de sécuriser la production agricole et gérer de façon concertée la ressource en eau entre les collectivités et les agriculteurs. Ce schéma prévoit 3 retenues collinaires pour utiliser l’eau de pluie hivernale stockée. Cette solution permet de préserver les cours d’eau en été et d’éviter d’utiliser de l’eau potable pour irriguer.  
Compte tenu de l’enjeu global, c’est l’agglomération de Grand Chambéry qui assure la maitrise d’ouvrage des projets avec l’accompagnement technique du Comité InterSyndical pour l’Assainissement du Lac du Bourget (CISALB) et en lien étroit avec l’Association des Irrigants de l’Epine et la Chambre d’Agriculture Savoie Mont-Blanc.
Pour la première retenue, Grand Chambéry a donc réalisé le dossier loi sur l’Eau, les études d’impact environnemental, de faisabilité, de géotechnique, l’achat des terrains, la communication auprès des riverains et de la population, les demandes de financement etc…
Les études ont été réalisées par le groupement d’entreprises Hydrétudes / Profil Etudes. Les travaux sont terminés après 5 mois de chantier seulement, réalisés par les entreprises Famy, Mauro, Fontaine et Aqualians.

La solution la moins coûteuse
L’usage de l’eau de la retenue est facturé 3800 € par an à l’Association des Irrigants de l’Epine. Elle le répercute sur ses adhérents en fonction de leur usage à hauteur de 230 €/ha + 0,25 €/m3 d’eau utilisé. L‘usage est plafonné à 8 300 m3 par an. Le volume complémentaire de 3 700 m3 correspond à l’évaporation et la marge de sécurité.
Le coût total (y compris foncier, études, maitrise d’œuvre) représente 918 000 € HT aidés à 60 % par l’Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée-Corse, 10 % la Région Auvergne-Rhône-Alpes et 10 % l’Union Européenne.
Ce coût est assez élevé en comparaison d’autres retenues collinaires notamment à cause de l’étanchéification par géomembrane et des normes de pose des canalisations. Mais ce coût est le plus faible des 3 scénarios qui avaient été évalués : retenues ou pompage des eaux du lac du Bourget avec réseau spécifique ou renforcement du réseau d’eau potable.

Contact : vincent.ruin@smb.chambagri.fr - Conseiller chargé de territoire - Chambre d’Agriculture Savoie Mont-Blanc -

Ce qu’en disent les élus…
Luc BERTHOUD maire de La Motte Servolex et vice-président à l’Agriculture à Grand Chambéry a rappelé l’historique de cette retenue et s’est félicité du partenariat établi avec les agriculteurs. Michel DANTIN président du CISALB a insisté sur la complexité de ces projets et remercié les équipes du CISALB. Martial SADDIER président du comité de bassin de l’AERMC a salué l’intérêt et la qualité de cette retenue qui concilie la préservation de la ressource et le soutien à l’agriculture. Xavier DULLIN président de Grand Chambéry a insisté sur l’enjeu de la gestion de l’eau pour préserver les circuits courts de qualité tant demandés par les habitants.
Enfin Cédric LABORET président de la Chambre d’agriculture et François ROUTIN président de l’Association des Irrigants de l’Epine ont salué l’implication des élus et des financeurs dans ce projet et leur ont donné rendez-vous rapidement pour les 2 prochaines retenues.